ADHF-F

Fédération des Associations de Défense de L’Habitat Fluvial

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VIE PRATIQUE – VIE A BORD

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2.2 Vie pratique

Le but de ces quelques lignes est de présenter les principales solutions d’accès aux fluides que sont l’eau, l’électricité, le gaz, à bord de nos bateaux de plaisances ou nos établissements flottant à usage privé.
En règle générale, il est à prévoir une connexion déconnexion simple et pratique d’accès, des fluides au bateau et de tenir compte des variations du niveau du cours d’eau (marnage) et tout particulièrement du niveau des Plus Hautes Eaux Connues (PHEC) pour prévoir des longueurs de câbles ou de tuyaux suffisantes et prévenir tout arrachement des fluides. Et ce surtout si le bateau est amarré sur pieu ou Duc d’Albes.
Également éviter les passages de fluides sur les plats bords, entravant la circulation en toute sécurité autour du bateau et tout branchement en excroissance sur la coque ou le franc bord pouvant importuner la navigation. C’est d’ailleurs une obligation réglementaire (Article R. 4241-19 du règlement général de police).

2.2.1 Eau

Pour avoir l’eau courante sur le bateau deux solutions sont possibles, un raccordement direct à l’eau de la concession ou avoir une cuve et une pompe qui met l’eau sous pression dans les canalisations (hydrophore).
Dans le cas d’un raccordement au réseau de la ville, il vous faut prendre l’attache du distributeur. Si le réseau est loin, la pose des canalisations peut être à votre charge ou sur le domaine communal pris en charge éventuellement par la collectivité. Le montant de la facture est fonction de la distance et de la difficulté des ouvrages à franchir. (Une route, un mur anti-crue). Dans certains cas, les travaux peuvent être pris en charge par le gestionnaire d’infrastructures (VNF, Haropa, CNR…) mais cela donne lieu au paiement d’une redevance R2. Il faut donc peser le pour et les contre avant de choisir la bonne solution.

Le raccordement direct au réseau d’eau de ville peut cependant présenter un risque car le réseau d’eau se trouve en permanence sous pression et en cas de fuite de gel, il y a un risque de voir la cale se remplir ce qui peut conduire à couler le bateau dans le pire des cas.
C’est pourquoi si vous choisissez cette solution il est préconisé de poser un réducteur de pression tout de suite après le compteur et de couper l’eau à quai en cas de départ prolongé. Certains choisissent une solution hybride : un raccordement indirect au réseau.

Le circuit peut être ouvert et coupé par une simple vanne qui permet de remplir les citernes du bateau qui par l’intermédiaire d’une pompe alimente le bateau. C’est une solution très fréquente qui permet de prévenir le risque décrit juste au-dessus et permet de s’affranchir de naviguer pour chaque plein d’eau.

Le raccordement au réseau suppose forcément qu’un tuyau souple relie la bouche de lavage à quai au bateau. Selon les régions, ce tuyau sera exposé au gel et mieux vaut prévoir une isolation thermique suffisante. Il existe des résistances chauffantes spécifiques
pour cet usage qui se déclenchent lorsque la température ambiante s’approche de zéro.  Dans le cas d’une citerne et d’une pompe sans raccordement au réseau, il faut tout de même prévoir comment vous remplissez la cuve. Soit vous allez dans les écluses et points d’eau mis à disposition par VNF, soit dans les ports privés.

Il est aussi possible de se servir directement de l’eau qui fait flotter le bateau. Dans ce cas, vous pompez l’eau sous la ligne de flottaison du bateau et vous vous équipez d’un système de filtration. C’est une solution qui peut être économique mais il faut assurer l’entretien régulier du système de pompage et de filtration.

Certains membres de la fédération ont eu ce type de système dont finalement l’entretien revient au même prix que la concession à quai. Elle présente l’avantage de pouvoir s’affranchir de l’installation et permet une autonomie importante en navigation.

2.2.2 Electricité

Installation de l’electricité

En général sur nos bateaux qui sont majoritairement des anciens bateaux de marchandises il existe un circuit de courant dit basse tension souvent du 24 v alimenté par des batteries en courant continu. Il sert à démarrer le moteur, fournir de la lumière dans les locaux techniques, alimenter les feux de navigation, les alarmes de présence d’eau, les pompes d’assèchement ou l’hydrophore (pompe à eau).
Il y a aussi un circuit de courant alternatif souvent du 220/240 v alimenté soit par, le quai, un groupe électrogène, un convertisseur (onduleur) depuis le parc de batteries, soit à quai, par un raccordement avec un compteur au réseau public d’électricité (Enedis) via un fournisseur privé.
L’ensemble de ces circuits électriques à bord doivent être réalisés en respectant les prescriptions techniques du chapitre 10 de l’ESTRIN. L’ESTRIN est la réglementation technique applicable pour les bateaux de navigation intérieure (pour télécharger la dernière version d’ESTRIN).
La norme NC1500 qui s’applique dans les habitats terrestres n’est pas applicable pour les bateaux de plaisances et les établissements à usages privés.

Bien souvent, les habitants des bateaux souhaitent avoir la même disponibilité d’électricité que dans un habitat terrestre.
Pour cela le plus simple est d’avoir un branchement à quai avec un contrat souscrit auprès d’un distributeur d’électricité de votre choix. Le Consuel est l’appellation communément donnée à l’attestation de conformité destinée à votre installation électrique (le Comité National pour la Sécurité des Usagers de l’Electricité). L’attestation Consuel est un document obligatoire pour raccorder toute nouvelle installation électrique au réseau public d’électricité. Pour la partie de l’installation entre le compteur et le bateau il peut vous être demandé le Consuel alors que pour la partie de l’installation électrique dans le bateau comme indiqué ci-dessus, il faut se conformer au chapitre 10 de ESTRIN. En général le compteur vous est installé sur le quai et il vous appartient de faire le raccordement au bateau. Cette partie de l’installation est soit à votre charge soit assurée par le gestionnaire qui dans ce cas vous facture l’équipement (redevance R2)

2.2.3 Télécom et fibre

Installation des Télécoms et de la Fibre

2.2.4 Gaz

Installation du Gaz

Il n’est pas possible d’avoir de gaz de ville sur les bateaux de plaisance et sur les établissements flottants à usage privé. Pour les personnes qui veulent avoir du gaz, il faut avoir une installation au propane (bouteilles). Le butane est proscrit car il gèle à des températures proches de 0°C et il est plus lourd que l’air et peut se répandre en fond de cale présentant un risque pour les occupants. L’installation doit être réalisée en conformité avec le chapitre 17 de l’ESTRIN. Cette installation doit être vérifiée tous les 3 ans par un organisme de contrôle reconnu par l’administration.
Compte tenu de la complexité de la gestion du gaz, il est de moins en moins utilisé à bord malgré l’intérêt qu’il présente pour l’autonomie de production d’énergie en navigation.

2.2.5 Traitement des eaux usées

Le sujet de l’assainissement des bateaux fait actuellement l’objet de nombreuses discussions avec les différentes autorités concernées. Il n’y a pour l’heure aucun système officiellement reconnu par la DRIEE (police de l’eau).

L’ADHF-F fait un travail de concertations avec les différents acteurs du sujet pour trouver différentes solutions qui permettront à tous d’en avoir une, adaptée à leur particularité.

L’ensemble des travaux de recherche et de réflexion menés par l’ADHF-F depuis près de 20 ans permet de dresser un répertoire des solutions envisageables.

2.2.5.1. Le raccordement au tout à l’égout

La position de L’ADHF-F est de ne pas avoir d’opposition de principe au raccordement des bateaux stationnaires à l’assainissement collectif si le collecteur d’eaux usées ou unitaire est déjà existant sous le quai de la zone stationnaire et franchement sous le niveau des bateaux à l’étiage.
Sinon il en va de la sécurité des bateaux et tout particulièrement une surcharge du réseau peut couler un bateau !
Il est notable que cette solution naturellement privilégiée par les pouvoirs public (car c’est la solution qui ne sort pas des sentiers battus) permet une certaine équité entre habitants du fleuve et « ceux d’à terre » à savoir le reste des citoyens.
En revanche la pose d’un collecteur ou d’un raccordement en toute sécurité peut se révéler extrêmement coûteux pour les finances publiques tant en investissement qu’en exploitation, avec un bilan carbone discutable, et ce pour une collecte et un transport d’effluents vers une station d’assainissement collectif dont l’impact environnemental sur le milieu naturel est loin d’être négligeable.

2.2.5.2. Les systèmes d’épuration des eaux usées à la source :

Ces solutions en étant soit à bord soit à proximité ont la vertu de responsabiliser l’usager de l’eau : l’eau n’est pas souillée de la même manière quand elle disparaît dans un siphon pour rejoindre un réseau collectif souterrain ou quand elle est traitée par une station embarquée ou un filtre planté (phytoépuration) avant de rejoindre le milieu naturel à proximité du bateau.

Ces solutions ont aussi le mérite de rejeter après avoir assaini des effluents produits en quantité relativement faible en comparaison au débit d’un fleuve ou d’une rivière, de rejeter dans le cours d’eau l’équivalent d’un verre d’eau toute les 5 minutes (cf les études de SEPIA) et donc d’avoir avec une telle dilution un impact franchement insignifiant sur le milieu naturel.

Les solutions embarquées :
Aucune de ces solutions n’a été homologuée ou a obtenu un quelconque agrément des pouvoirs publics français. En revanche, elles ont le mérite de permettre le traitement ou tout du moins le stockage des effluents d’un bateau durant sa navigation.

1 La solution anaérobie est une solution épuratoire extrêmement lente et fragile qui ne semble bien fonctionner que si le volume d’effluents à traiter n’est pas trop important. Elle paraît peu compatible avec une vie de famille à bord, elles ont été développées principalement pour la plaisance.
Pour conserver leurs qualités épuratoires (physico-chimique), ces systèmes demandent un suivi et un entretien très conséquent par des professionnels. Cela génère nécessairement un coût de fonctionnement élevé.
Ces stations d’épuration même si elles ont des systèmes de désinfections produisent des rejets ne répondant pas aux exigences des enjeux baignades.

2 ■ systèmes d’assainissement aérobie

Les stations d’épuration aérobie fonctionnent avec un apport forcé en oxygène (consommation électrique élevée) et elles demandent aussi un suivi sérieux. Ce qui se traduit par un coût de fonctionnement important, en revanche les performances épuratoires peuvent être compatibles avec des enjeux de baignade.

3 ■ la solution des toilettes sèches

Cette solution ne permet de traiter que la problématique des eaux noires. Elle ne résout pas l’assainissement des eaux grises (eaux issues de la douche, lavabo, lessive, vaisselle, cuisine, etc…) mais l’épuration de ces eaux grises est plus simple. Elle a surtout le mérite de réduire considérablement la consommation d’eau d’un ménage. Pour en savoir un peu plus, voir notre article Des toilettes sèches… et pourquoi pas ?

Plusieurs types de toilettes sèches existent : à litière bio-maîtrisée / avec séparation des urines / à séchage forcé. Chacune avec leurs avantages et inconvénients mais toutes avec la vertu de pouvoir alimenter une filière de revalorisation en production d’engrais.

4 ■ la solution de la collecte du stockage des eaux usées à bords

L’ADHF-F a longtemps douté de la pertinence de cette solution. La vidange et le transport des eaux usées ne pouvant se faire que par bateaux ou camions, cela présuppose une forte empreinte carbone, et surtout des coûts conséquents pour la collectivité, ce qui ne va pas vraiment dans le sens de l’histoire.

Le stockage des eaux noires est extrêmement délicat à bord. La fermentation produisant du méthane (gaz explosif et à effet de serre) oblige une vidange impérative des cuves tous les 2 jours.

La grève ou la panne du véhicule de vidange voire les crues sont autant de situations limitantes trahissant la fragilité de cette solution. La collectivité comme les habitants du fleuve peuvent facilement se retrouver sans solution en cas de défaut de la société chargée de la collecte.

Une des vertus de cette solution résiderait dans la revalorisation en matières fertilisantes azotées et phosphorées de la collecte de ces effluents.

5 La solution de la phyto-épuration

C’est un procédé d’épuration aérobie utilisé aussi bien en assainissement collectif sur des petites communes (entre 300 et 3000 habitants) car nécessitant du foncier ou traditionnellement en assainissement non collectif. Il a la vertu d’être une station épuratoire simple, rustique et robuste ne nécessitant que très peu d’entretien (un faucardage annuel et un curage des boues si nécessaire tous les 10 / 15 ans) et peu d’énergie avec des performance épuratoire physico-chimique répondant aux normes européenne et un abattement bactériologique conséquent.
Avec un filtre UV en sortie de station la qualité des eaux assainies rejetées est conforme à la directive Baignade. Cette solution peut être éventuellement embarquée, sur un bateau ou un établissement flottant au gabarit adéquat (un Freycinet par exemple). Mais elle peut-être sur barge auquel cas c’est une phyto-épuration flottante ou phytoflottante et à proximité de l’habitat fluvial, elle reste une solution d’assainissement à la source.

Avec la caractéristique particulière d’être hors de l’emprise privative d’un bateau logement ce qui facilite son contrôle par les pouvoirs publics voir son suivi et entretien par un délégataire pour le compte de la collectivité ayant la compétence assainissement.

6 ■ la solution de la phyto-épuration flottante

Elle se présente comme un jardin flottant ou plus exactement un filtre planté sur une barge. Cette solution peut aussi bien assainir les eaux usées d’une ou plusieurs habitations flottantes. Elle doit être dimensionnée en conséquence – 12 m2 de filtre planté par foyer de 4 personnes. Les constructeurs de ce type de barge devront à la livraison de la phytoflottante fournir le titre de navigation d’établissement flottant. Comme les solutions embarquées, la phytoflottante a le mérite d’assainir les eaux usées même en période de crue.

À l’usage on se rend compte que cette solution épuratoire modulaire peut aussi bien servir de flotteur pour la passerelle que d’appontement pour des annexes type hors-bord. Pour un seul bateau ou établissement flottant elle sera considérée comme un Assainissement Non Collectif.

Son occupation du Domaine Public peut faire l’objet d’une COT. Ce type de station d’épuration peut être déployé ainsi par la collectivité en assainissement semi-collectif avec des coûts d’investissement et de fonctionnement bien moindre que la création d’un réseau d’eaux usées suffisamment profond pour fonctionner en gravitaire et donc en toute sécurité.

Entretenues par un délégataire, les pouvoirs publics peuvent ainsi s’assurer à tout moment du bon fonctionnement de ces stations et de leur qualité épuratoire.  Un travail juridique est nécessaire (et en cours de réalisation) afin d’asseoir ce type de déploiement sur le DPF et d’accompagner ainsi au mieux les collectivités.

Pour en savoir plus sur le travail engagé par l’ADHF-F sur ce dossier voir la page traitement des eaux usées dans nos actions.

Vous voulez acheter un bateau ? Nous ne sommes pas en mesure de vous fournir des informations quant aux ventes de bateaux…

L’ADHF-F a demandé en 2010 une étude sur les différents amarrages possibles afin de permettre d’autres solutions…

Sur le site des Ports de Paris, un document très complet sur les conduites à tenir en cas de crue…

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